Monday, March 30, 2009

L'Etranger, Albert Camus, Étude 4

Nous disons que la société dirige la civilisation, et permet aux êtres humains vivre ensemble. Sans l’ordre qu’elle apporte, la vie est le chaos. Justement, dans le roman l’Étranger, Albert Camus décrit la vie d’un homme qui n’appartient vraiment pas à sa société. Notre personnage principal, le narrateur Meursault a commis un crime, c'est-à-dire il a tué un Arabe. Nous le retrouvons tout au début de la deuxième partie quand il a déjà été arrêté par la police pour ce crime, et il est au beau milieu d’être questionné par le juge de l’instruction. C’est donc ce passage qui nous intéresse. Dès le début Meursault ne croit pas en Dieu, un fait qui est accentué par un rappel de l’Antéchrist. Ces éléments font forcément appel à la religion. Cependant, ceci relève de la tragédie grecque, où l’homme mortel essaie de vaincre les dieux. Cette lecture est amplifiée par la répétition de la même question de croyance. En gros, le passage finit en parlant de la société, représentée par le juge d’instruction, et pas de la religion, que Meursault trouve ridicule et sans raison.

Intéressons-nous donc tout de suite la présence forte dans ce passage de la religion. Tout de suite, la présence récurrente du mot « Dieu » montre la mesure de cette présence. Presque chaque phrase contient le mot, ou élabore le sujet. Le juge d’instruction est perplexe devant Meursault qui refus croire en Dieu. Le juge suit sa conviction que « tous les hommes croyaient en Dieu, même ceux qui se détournent de son visage, » en lui exhortant qu’il croit vraiment en Dieu (106). Ce personnage contraste avec celui de Meursault qui semble indifférent de la plupart des choses, notamment la religion. Le juge essaie de trouver le côté civilisé chez Meursault à travers la religion, et il s’est tellement étonné par son comportement, de ne pas avoir « pleuré devant cette image de la douleur » (107). Il harcèle Meursault pour trouver sa motivation de tuer l’Arabe, en essayant, sans réussite, de faire appel aux sentiments religieux. Pour ces raisons, le juge décide que Meursault ne doit pas « faire partie de la famille, » c’est-à-dire à la société, et il l’abandonne (108).

Bien que la religion semble occuper la place d’honneur dans ce passage, et bien pendant le déroulement du roman, l’histoire suit plutôt une écriture de la tragédie grecque. Meursault est un homme qui tue un autre « à cause du soleil » ou bien à cause de l’aveuglement du soleil et de la chaleur ce jour-là (156). On peut dire qu’il est presque fier de son acte, quand il admet son ennui « plutôt que du regret véritable » avec les circonstances actuelles (107). Cela procède du péché hubris, connu notamment par Œdipe. Meursault dépasse les limites humaines en se conduisant comme s’il était parfait. Il est ravi d’« être jamais réjoui d’autre chose de ces rares instants » d’être appelé Antéchrist par le juge d’instruction, puisque cela veut dire qu’il a convaincu Dieu (108). Par ses actions, il s’expose comme un homme qui se moque plus de l’ordre social : il se moque de Dieu.

En revanche, il est clair que Meursault rejette la société, à laquelle la religion et Dieu appartiennent, parce qu’il les trouve ridicules. Dans ce passage, le ridicule est mis en cause de nouveau par les actions déraisonnables du juge de l’instruction. Il fait sans cesse des gestes de trouver la vérité, en anticipant des résultats différents, comme un fou. Justement, il continue, « s’écriait d’une façon déraisonnable » à lui demander la même question, s’il croit en Dieu, comme « la machine, qui n’avait pas cessé de suivre la dialogue » (106-7). En fin, il attaque Meursault avec une image du Christ en douleur. Finalement, sa fatigue à la fin du passage, quand « il est retombé sur son fauteuil… (avec) l’air très fatigué », quand évidemment il laisse tomber Meursault avec son immoralité, pour quelqu’un de « criminel » et plus d’un « Monsieur Antéchrist, » tout cela démontre plus loin que le juge n’a jamais essayé de le comprendre depuis le début de l’entretien (109). Sans doute, c’est le juge qui se présente d’une façon irrationnelle, comme il se débarrasse complètement de la raison, et se rend ridicule au même temps qu’il rabaisse sa religion et la société en totale.

Ce passage est donc très éloquent dans la mesure de la poésie bien défini de l’Étranger, telle que la dégradation d’une personnage ou la caricature. C’est une caricature de la société de quoi il a témoigné. Ces axes de la tragédie grecque et du ridicule se retrouvent souvent dans le reste du roman. En rejetant d’accepter les normes de la société, Meursault finit par paraître le personnage le plus raisonnable du texte. Même s’il y reste dans le texte de l’absurde démontrée souvent par la double lecture, nous nous rendons compte du sens de la vie selon Meursault. Ce phénomène fait partie de notre condition humaine, et l’Étranger est justement un exemple d’une découverte de la valeur de l’existence sans être borné par la société. 

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